La Colombie est connue pour son incroyable biodiversité, puisque près de 10 % des espèces végétales et animales de la planète s'y trouvent. Le pays est l'un des 12 pays mondialement reconnus pour la diversité de ses environnements, abritant plus de 40 000 espèces végétales. La déforestation est un problème majeur en Colombie, en particulier dans des régions telles que le département de Vichada, près du bassin du fleuve Orénoque. Entre 1990 et 2005, environ 500 000 hectares de forêt ont été perdus dans cette seule région, ce qui a considérablement réduit la couverture forestière.
Vue d'ensemble
Située dans les basses terres de l'est de la Colombie, cette initiative est mise en œuvre dans le département de Vichada, qui borde le Venezuela et se trouve dans le bassin hydrographique de l'Orénoque. La région a été confrontée à d'importants problèmes de dégradation des forêts, qui sont caractéristiques des préoccupations environnementales générales de la Colombie. Les données historiques révèlent qu'entre 1990 et 2005, la zone a connu un déclin forestier important, avec la disparition d'environ 500 000 hectares de forêts, ce qui représente une réduction de 3,2 % de la couverture forestière de la région.
Homme travaillant pour la Federacion Nacional De Cacaoteros tenant une fève de cacao dans la forêt de Mataven, en Colombie. Crédit photo : Ecologi.
Le projet de conservation de la forêt
L'initiative bénéficie à près de 16 000 résidents indigènes grâce à des programmes de développement complémentaires. Ceux-ci englobent des services essentiels tels que des établissements d'enseignement, des centres médicaux, des soins dentaires, des infrastructures sanitaires améliorées et des initiatives visant à renforcer la sécurité alimentaire.
L'impact du projet va bien au-delà de la réduction des gaz à effet de serre, offrant des avantages substantiels aux communautés indigènes et aux efforts de conservation de la faune et de la flore. Sa certification selon la norme Climat, Communauté et Biodiversité (CCBS) de Verra valide l'engagement du programme à générer des bénéfices significatifs pour les habitants locaux et l'environnement naturel.
Mise en œuvre
L'initiative REDD+ de Matavén protège 1 150 212 hectares de forêt tropicale dans la réserve indigène de la forêt de Matavén. Au cours des dix dernières années, cet effort de conservation a permis d'éviter des émissions de carbone qui auraient autrement eu lieu.
Le programme offre une alternative durable aux défis auxquels sont confrontés les petits exploitants locaux qui risquent d'empiéter sur la zone protégée et de la défricher. Cette approche alternative consiste à employer les résidents comme gardiens de la forêt et à favoriser des moyens de subsistance durables qui fonctionnent harmonieusement avec l'écosystème forestier plutôt que d'en épuiser les ressources.
Quatre jeunes garçons marchant dans un champ d'herbe dans la forêt de Mataven en Colombie. Crédit photo : Ecologi.
Objectifs clés
Conservation de la biodiversité
Le projet préserve un écosystème unique abritant de nombreuses espèces végétales et animales. La forêt de Matavén abrite notamment 249 espèces d'oiseaux, 198 espèces de papillons, 33 espèces de bousiers et 121 espèces de plantes.
Séquestration du carbone
En empêchant la déforestation, le projet évite l'émission d'une moyenne de 3 622 352 tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque année.
Soutien aux populations autochtones
L'initiative bénéficie à environ 16 000 indigènes issus de six groupes ethniques différents, notamment les Sikuani, Piapoco, Piaroa, Pinave, Curripaco et Cubeo.
Impact du projet
Impact sur l'environnement
Le projet de protection de la forêt de Matavén, dans l'est de la Colombie, a un impact positif considérable sur l'environnement. Il permet de sauvegarder 1 150 212 hectares de forêt tropicale, préservant ainsi une zone de transition vitale entre la forêt amazonienne et les savanes de l'Orénoque.
Le projet contribue de manière significative à l'atténuation du changement climatique en empêchant l'émission d'une moyenne de 3 622 352 tonnes de CO2 par an grâce à la déforestation évitée. En tant qu'initiative REDD+, il joue un rôle important dans les efforts mondiaux visant à réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, contribuant ainsi à maintenir l'équilibre écologique de cette région unique.
Impact social
Le projet a un impact social profond, en particulier sur les communautés indigènes de la forêt de Matavén. L'initiative a permis d'améliorer l'accès à l'éducation pour plus de 6 000 enfants indigènes et de renforcer les services de santé grâce à la construction de centres de santé communautaires.
L'assainissement a été amélioré grâce à l'installation de systèmes d'eau potable pour des milliers de familles. Le projet a également mis l'accent sur l'autonomisation des femmes, en augmentant la participation et les opportunités pour plus de 7 000 femmes et filles. Ces avantages sociaux contribuent au bien-être général et au développement durable des communautés indigènes de la région.
Impact économique
Bien que des chiffres économiques précis ne soient pas fournis, le projet de protection de la forêt de Matavén semble avoir des répercussions économiques positives importantes pour la région. Il est probable qu'il soutienne le développement de moyens de subsistance durables compatibles avec la conservation de la forêt. En tant que projet REDD+, il génère potentiellement des crédits carbone, qui peuvent constituer une source de revenus pour la communauté et les responsables de la mise en œuvre du projet.
Le projet a stimulé le développement économique local grâce à des investissements dans les infrastructures, tels que la construction de centres de soins de santé et d'installations d'approvisionnement en eau. En renforçant la sécurité alimentaire grâce à une meilleure nutrition et à des pratiques de production alimentaire durables, il contribue à la stabilité économique des communautés indigènes. En outre, l'accent mis sur l'éducation et le développement des compétences est susceptible d'améliorer les perspectives économiques à long terme des jeunes autochtones, ce qui pourrait conduire à une économie locale plus diversifiée et plus résiliente.
Groupe de personnes pédalant dans des barques en bois sur le Rio Guaviare dans la forêt de Mataven en Colombie. Crédit photo : Ecologi.
Objectifs de développement durable des Nations unies
Le projet s'inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable suivants des Nations unies :
3 - Assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
4 - Assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous
6 - Assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous
8 - Promouvoir une croissance économique soutenue, inclusive et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous
9 - Construire des infrastructures résilientes, promouvoir une industrialisation inclusive et durable et favoriser l'innovation
13 - Prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses conséquences
15 - Protéger, restaurer et promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, stopper et inverser la dégradation des terres et enrayer la perte de biodiversité.
Pour en savoir plus sur les 17 objectifs de développement durable des Nations unies.
Vérification et localisation
Vérifié sur : Verra
Lieu : Vichada, Colombie
Crédits photos : Ecologi et Seve Producción